La nuit était tombée sur la demeure des Weasley. Harry avait repensé tout l’après-midi à ce que lui avait dit Hermione. Elle avait raison : il fallait en profiter. Le dîner arriva. Harry se débrouilla pour se mettre à  côté de Ginny en échangeant sa place avec Ron, sous le regard interrogateur de Mrs Weasley et en prétextant un mal de dos et une chaise plus confortable, malgré qu’elles soient fussent toutes dans le même état : piteux. Au moment du dessert, lorsque tout le monde fut absorbé par ce que disait Fleur à l’autre bout de la table, Harry glissa sa main sous la table pour rejoindre celle de Ginny. Elle fut surprise par ce geste mais se garda bien d’enlever sa main.
  - Qu’est ce qu’il y a Ginny, tu es toute rouge, tu ne te sens pas bien ?
  -  Ne t’inquiète pas maman, j’ai juste un peu chaud.
Le reste du dîner se passe sous le flot de paroles de Fleur. Hermione et Ron avaient remarqué ce qui se passait sous la table.
  - Voilà qui est mieux, pensa Hermione.
  - On va regarder ailleurs, marmonna Ron.
Minuit sonna. Tout le monde regagna sa chambre. Harry et Ginny auraient préféré que le dîner ne se finisse jamais mais il fallait faire attention à ce qu’on ne les voit pas. Même s’ils savaient que Mrs Weasley serait la mère la plus heureuse du monde en les voyant ensemble, ils savaient aussi qu’elle en deviendrait folle et que toute la communauté des sorciers serait au courant. Pas la peine d’en arriver là. Ils échangèrent un baiser furtif et allèrent se coucher. Alors qu’Harry commençait à s’endormir, il sentit quelque chose soulever sa couverture puis se faufiler en dessous. Ginny. Son corps frêle se glissa dans les bras d’Harry qui la serra contre lui. Cette nuit-là leur appartenait, elle était la plus belle. 

Anna ressentit une profonde sensation de bonheur. Elle savait d’où elle venait et cela la rendait heureuse sans qu’elle le soit elle-même. Bien au contraire. Ce qu’elle s’apprêtait à faire lui demandait un sacrifice. Mais elle avait une promesse, une promesse à un mort, mais une promesse quand même. Elle referma sa valiser et déposa la lettre dans l’entrée. Jetant un dernier regard sur ce qu’elle abandonnait, Anna referma la porte et se glissa dans la nuit noire.