Mes doigts sur le clavier, des souvenirs plein la tête...
A moi de vous livrer mes secrets...

Des cours, des cours, des cours, toujours des cours. J'ai pas souvent l'impression de m'arrêter mais peu importe j'aime ce que je fais alors pourquoi m'arrêter?
Je me lève à 6h, rentre à 16, 17, 18 voire 19 heures, c'est pas grave au moins je ne suis pas chez moi pendant ce temps là. J'ai même pris goût aux transports en commun, juste pour me laisser bercer, pour discuter à tout rompre avec C. et pouvoir laisser mes pensées vagabonder.
On écrit toujours un peu plus, on réalise nos projets, on parle du week end d'intégration.
Je n'irais pas. C'est con, merci papa, merci maman, vraiment. J'aurais pû passer deux jours avec les gens que j'apprécie le plus, avec A. et enfin être loin de mes parents. Juste un week end.
Et bien non, mon père refuse car il y aura de l'alcool, je ne peux pas y aller. Si il savait ce qu'il y aura vraiment, il aurait fait une crise cardiaque sur le champ.
Au moins, ça fait plaisir de voir la déception des gens quand je leur dis que je ne viens pas. Il y a même ceux qui me trouve des excuses pour mes parents, il y a ceux qui sont prêts à se faire passer pour les parents de intel pour dire aux miens qu'on va dans une maison de campagne, il y a ceux qui veulent appeler mes parents pour les rassurer, il y a ceux qui me dise qu'il faut absolument que je vienne, et il y a ceux qui me dise que je ne peux pas leur faire l'affront de ne pas venir...
Moi aussi je vous aime...
Mais bon, il faut faire avec, les écouter parler d'organisation, de ce qu'ils vont faire, de qui va dormir avec qui. Et c'est à moi de ruminer parce que L. dort dans le même bungalow que A. et que je n'ai pas confiance en elle, je ne la sens pas très claire... Impulsions de fille, il ne faut pas chercher, je suis de nature jalouse...
Je ne partage pas, voilà. Nan mais oh. Ces bras sont à moi, son cou est à moi, ses baisers sont à moi et je suis à lui.
Et me voilà partie dans une follie que je n'espère pas passagère. Je m'attache de plus en plus à lui, à chaque fois un peu plus, tous les jours un peu plus, à chaque baiser un peu plus... Moi qui hésitais, je ne peux plus me passer de lui. Moi qui est eu peur au bout d'une semaine, je ne veux faire qu'avancer.
J'aime être avec lui, juste avec lui. Se mêler aux autres, les entendre nous charier, peu importe. Passer tout un après-midi dans ses bras, discuter un peu, être avec lui sur ce banc, l'écouter chantonner comme il aime le faire, l'entendre me dire qu'il est heureux et rougir à ses compliments.
Me rendre compte que sans lui, mon bonheur du moment ne serait pas complet, il a bouclé la boucle, je ne la laisserai pas se détacher.
Me rendre compte que j'ai peur de ce qui se passe à l'intérieur, parce que je ne m'y attendais pas... Mais tout de même apprécier cette sensation.
Tout le temps chercher sa main, son contact. Arriver en avance pour le voir avant les cours. Apprécier le moindre geste. savourer le moindre mot.
"Je crois que je suis en train de tomber amoureux"... Tu n'es pas tout seul...
Profiter de tous ces petits moments, avec lui, avec eux. On discute, on rigole, on pousse des cris, on se fait remarquer. A croire qu'il n'y a que nous par moment. Se vanner entre nous, se chamailler comme des gosses, se battre gentillement, chercher l'un ou l'autre et enfin éclater de rire avant de déposer un bisou sur une joue. Ne pas chercher à comprendre le futur mais profiter de chaque instant présent. Rester après les cours pour discuter avec l'un ou l'autre, arriver en retard en cours parce qu'on discutait dehors, ne pas chercher à aller en cours parce que personne n'a la motivation, couvrir ceux qui sont partis faute de courage, rattraper les cours tant bien que mal.
Toujours en groupe, toujours ensemble, jamais avec les mêmes.
Et puis on n'a pas cours pendant 6 heures, alors on va à 14 chez B. On se cotise pour manger, ils fument, ils mettent de la musique, on parle, on se regarde. Et puis hop une connerie et oh... une vengeance.
Et puis faire un "cadeau" sur la voiture d'un autre qui répondra un peu plus tard. On filme, on prend des photos et hop on se marre sur notre site à nous.
Tout ça, ça nous rend solidaire. Alors on est dans la même galère, on fait blocus devant le bus parce qu'on ne peut pas monter dedans, parce qu'il est blindé, parce qu'ils ont changer les horaires et nous on loupe les cours. Et puis on est prêt à refaire un blocus sur ils nous remettent pas notre bus mais on a eu gain de cause, c'est beau ça.
Un jour, une folie. Une nouvelle folie par jour. On a commencé les cours d'audiovisuel mais la prof est une dingue. On est dégoûté du cours. Allez passer 3 heures, enfermés dans une petite salle avec une prof hystérique qui vous redit au moins 10 fois la même chose, qui ne vous écoute pas, qui vous agresse constamment... J'ai pété un cable... Et pour de vrai, j'ai fait une crise de nerf... Sympa. Surtout que je ne suis pas de nature stressée alors il faut vraiment le faire. J'ai passé mon temps à essayer de prendre sur moi, de ne pas m'énerver, de ne pas lui répondre trop brusquement, de lui dire qu'on avait compris, de compter avec elle les plans mais j'ai craquer. Dans un moment de silence, je l'écoutais, fixe, elle qui était à un mètre de moi, et je me suis imaginée en train de lui planter mon stylo bille dans le dos [cf les bronzés font du sky], ça a été la goûte d'eau qui a fait déborder le vase... J'ai exploser de rire, et je rigolais sans pouvoir m'arrêter, j'en ai même pleuré... Je suis devenue le petit mouton qui saute pour elle. Je sautais pas, connasse. Nan mais je vous assure que ça peut être drôle dit comme ça mais j'ai mis un temps fou à me calmer. A. me tenait la main et me disais que je tremblais, je me remettais à rire et pleurer en même temps et je n'arrivais plus à me contrôler... Je ne tiendrais pas un autre cours comme ça...
Et on fait des heures sup', on vient plus tôt, on reste plus tard. On travaille en groupe, on fait partager les solutions du DM de maths. On se retrouve tous en salle informatique, on regarde les projets des autres, on s'entraide, on révise ensemble et au bout du compte le travail individuel est devenu un travail de groupe.
J'aime tout cet environnement, on a notre place pour s'asseoir, nos salles, nos habitudes... On va chercher nos cafés et choclat à la machine des profs, on fait tourner les bouteilles d'eau et on on partage nos gâteaux.
Il y a plus ou moins des groupes, on ne connait pas les noms de tout le monde mais c'est pas grave. Quand on fout le bordel, on le fait ensemble.

J'ai croisé Emilie, je lui ai demandé comment se passait ses cours et puis elle m'a demandé comment ça se passait pour moi. Quelle question... J'aurais pû passer des heures à tout lui dire mais je n'aurais encore pas eu assez de temps... J'ai vécu tellement de choses en seulement un mois et demi que j'ai l'impression que ça en fait beaucoup plus. Et puis voilà.

Rien à échanger, exit le service après-vente.