J'irais chercher ton coeur, jusqu'à voler ton âme.

Reviens-moi, ne pars pas.

Ses yeux me mentent, je le sais.

Je m'imaginais, comme quand j'avais 8 ans, être une belle jeune fille et lui mon preux chevalier. Je l'imaginais venir me tirer de ma prison invisible, sur sa monture métallique. J'imaginais son château entouré d'un paysage à en perdre la raison. Il m'aurait mené à l'intérieur, s'agenouillant devant moi et me baisant la main avant de m'offrir quelques fleurs ou parures plus somptueuses qu'on ne pourrait le croire. Je le voyais me murmurer combien il me trouve belle au creux de l'oreille, puis m'effleurer les lèvres des siennes. Je nous voyais déjà, nous enlaçant tendrement lors d'un baiser fougueux. Je sentais déjà ses mains sur mon dos, sur mes hanches. Je sentais déjà ses caresses si douces pour accompagner ses plus tendres baisers. Je le voyais déjà me faire sienne. J'entendais les pleurs d'un petit être, fruit de notre passion. Je voyais déjà nos amours grandir et devenir eux même des parents. Je m'attendais aux regards complices, aux rires et aux repas en famille. Je savais déjà. Je me fichais des regards dans les rues, des rumeurs de quelques commères ou des disputes avec mes parents. Je me fichais des différences, de ce que les autres pouvaient penser, de ce que cela engendrerait. Je savais qu’il était mon preux chevalier venant chercher sa princesse sur sa monture métallique.

Je m’imaginais tout cela, comme quand j’avais 8 ans ou même 12 ou même 15. Je n’ai fait qu’imaginer car la réalité est bien plus cruelle. Il n’y a pas de chevalier, qu’il soit preux ou non, il n’y a donc pas sa monture métallique mais il y toujours ma prison invisible.

« Far away »

Peut être que c’est à moi d’aller chercher mon chevalier, peut être que c’est à moi de briser ma prison invisible ainsi que tous les interdits qui s’en découlent.

Peut être que si j’attends, personne ne viendra.

J’aime imaginer mais la réalité a meilleur goût, quoique parfois un peu trop amer. J’aime me laisser croire que mes rêves sont réalité, j’aime me dire que le chevalier va comprendre et venir me chercher.

Mais voilà. Je m’éveille et ouvre les yeux. Je regarde la réalité avec dégoût. Ma réalité est plus savoureuse. Ma réalité me rend heureuse. Je ne rêve plus de conte de fées, juste d’un peu de bonheur pour réchauffer mon cœur.
J’ai besoin d’un chevalier, j’ai besoin de lui. Dois-je appeler au secours, dois-je lui avouer ce que je cache au plus profond de mon âme, dois-je lui dire qu’on mot de lui me comble, dois-je lui dire que mon bonheur se trouve au creux de son cou, dois-je lui faire comprendre qu’un baiser… Dois-je…

Reviens à la réalité. On n’est pas dans un film et la fin ne sera certainement pas heureuse.

Je dois faire face, tout avouer, à lui, à moi, au monde entier s’il le faut.

Cette chanson m’enivre, ces paroles m’habitent…

Je m’envole au loin… Telle une Bulle en plein Ciel...

[Edit: je tiens à préciser qu'il y a une partie de fictif là-dedans, je ne rêve pas à ce point du prince charmant.]